Verdi, le Roman de l'Opéra
de Franz Werfel



En 1883, alors que culmine l’inspiration de Richard Wagner et que semble s’être tarie celle de Giuseppe Verdi, Franz Welfer imagine l’impossible rencontre des deux maîtres de l’opéra dans les palais et les ruelles étroites de Venise. Le biographe prend prétexte d’une cascade d’anecdotes et de personnages hauts en couleurs pour nous conter le vide créatif qui s’empare de Verdi après Aida et alors qu’il désespère de pouvoir composer son Lear, et la désaffection des élites pour sa musique, jugée datée et ultra-conformiste. Dans cette traversée du désert du vieux maître de Bussetto, prélude à ses derniers chefs d’oeuvre, Wagner et la nouveauté de son drame musical – pourtant écho du récitatif monteverdien des débuts de l’opéra – cristallisent la haine et les peurs de Verdi, le poussant à la confrontation avec le createur de Parsifal. La terre tremble quand se frôlent les deux plaques techtoniques de la musique du dix-neuvième siècle, sous la très belle plume de Welfer et de son traducteur Alexandre Vialatte.

Actes Sud/Babel, 1998, 391 p., 27 €

La musique face aux totalitarismes (Strauss, Shostakovitch et Furtwängler)

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