Quelques pistes pour ceux qui souhaiteraient lire Le Sang de Reims sur un fond musical...


L'action se déroule à la fin du dix-neuvième siècle, période pré-charnière pour les arts en général et la musique en particulier. A cette époque, les courants post-romantiques s'épuisent, et ne tarderont pas quelques années plus tard à laisser place aux expérimentations les plus diverses avec la musique dite moderne d'une part, et à certaines formes de régressions populaires comme le vérisme d'autre part.

A ce titre, il peut être intéressant d'explorer en accompagnement sonore les décennies immédiatement antérieures et postérieures à l'action.

Richard Wagner (1813 - 1883) : à tout seigneur tout honneur. Bien qu'il soit mort depuis quelques années déjà quand commence la fiction, ses oeuvres continuent (et continueront longtemps encore) d'influencer les artistes, que ceux-ci veuillent l'imiter ou au contraire s'en éloigner : c'est donc une figure musicale absolument prégnante de la vie culturelle de cette fin de siècle. L'ouverture de la Walkyrie s'impose à mon avis pour le premier chapitre, pour cette tension presque cinématographique qu'elle convoie...

Richard Strauss (1864 - 1949) : héritier du précédent, et trait d'union entre celui-ci et la musique contemporaine à venir (il ne choisira selon moi jamais son camp). Quelques-unes de ses oeuvres de jeunesse sont à privilégier (Mort et Transfiguration et les poèmes symphoniques de cette période depuis Macbeth jusqu'à Till Eulenspiegel), mais l'on pourra également écouter ses deux Concerto pour cor (1883 et 1943) dont la mise en parallèle est assez sidérante.

Giacomo Puccini (1858 - 1924) : industriel du populisme musical. La Bohème accompagnera parfaitement l'idylle de l'intrigue.

Giuseppe Verdi (1813 - 1901) : le maître italien ; sa musique illustre à merveille son engagement dans les contextes politiques qu'il aura traversés, depuis le nationalisme affirmé de Nabucco jusqu'aux désillusions de Falstaff. Otello pour sa violence, La Traviata pour son environnement bourgeois proche de celui du Sang de Reims, et Falstaff pour sa ligne musicale novatrice sont tout indiqués pour cette lecture...

Johann Strauss II (1825 - 1899) : la musique légère à son apogée, emblématique de l'empire austro-hongrois ; la chute de l'un précipitera au début du vingtième siècle la disparition de l'autre. N'importe quelle valse sera déale pour accompagner les entrées de Jocelyn Grüllinger.

Berg, Schoenberg et Webern : seconde école de Vienne, les Dalton de la musique contemporaine. Uniquement si vous trouvez Le Sang de Reims trop gai...

Bien entendu, ces quelques pistes éminemment partielles, parcellaires et partiales ne sont en aucun cas exhaustives... Je vous invite d'ailleurs à poster vos idées dans le forum !